Laurence Fischer est inclassable. En 2003, alors au sommet de sa carrière mondiale, elle réussit le concours d’entrée en école de commerce à l’ESSEC. Mais très vite, elle répond à l’appel de l’engagement et part à Kaboul, quatre ans après le début de la guerre en Afghanistan, pour y entraîner la toute jeune équipe féminine afghane de karaté. En 2013, elle croise la route d’un homme, le Dr. Denis Mukwege, le gynécologue congolais qui répare les femmes victime de viols, qui sera nommé prix Nobel de la paix quatre ans plus tard. Bouleversée par ce qu’il a entrepris, elle décide de s’associer à lui pour lancer un programme d’accompagnement unique : persuadée des vertus thérapeutiques du karaté, elle veut l’enseigner à ces survivantes congolaises, toutes victimes d’une guerre qui utilise le viol comme arme massive. Pour Laurence, le karaté peut les reconnecter à leur corps, et les aider dans leur chemin de résilience.
Elle poursuit ses actions en France, à la maison des femmes de Saint-Denis, en venant cette fois en aide aux femmes victimes de violence conjugales et fonde l’association Fight for Dignity.
Laurence Fischer est depuis un an représentante des sports pour le ministère des Affaires Etrangères.
La personne qui l’inspire ?
Le Dr. Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes ». Il a reçu le prix Sakharov en 2014 et le prix Nobel de la paix en 2018 pour son combat contre les mutilations génitales pratiquées sur les femmes en République Démocratique du Congo. Mais aussi tous les héros du quotidien, que la crise sanitaire du coronavirus met en lumière.
Ses lectures ?
– Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc, Eugen Herrigel : c’est ce livre sur le zen qui marque un tournant dans sa gestion du mental, elle qui intellectualisait trop ses combats ;
– Les romans de Joseph Kessel et ceux de Christophe de Ponfilly, grand reporter spécialiste de l’Afghanistan.
Comment contacter et soutenir Laurence ?
Pour soutenir Laurence, rendez-vous sur le site www.fightfordignity.net qui relaye leur appel aux dons. Nous saluons Lisa Demorgny et Sabine Salmon de cette merveilleuse équipe !
Nous avons aussi parlé de :
– La fondation Panzi créée en 2008 en République Démocratique du Congo par le Dr. Denis Mukwege pour reconstruire psychologiquement et physiquement les victimes de violences sexuelles ;
– La Maison des femmes de Saint-Denis et Dr. Ghada Hatem, Samanta Vigne, psychoclinicienne et Iris Trinkler, enseignante-chercheuse en neuropsychologie à Strasbourg.
– L’atelier Bilum qui donne une seconde vie à des matières récupérées, notamment des kimonos.
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