Uncategorized

#10 l Jean-François Julliard (DG Greenpeace France) : l’écologie pour seul combat

#10 l Jean-François Julliard (DG Greenpeace France) : l’écologie pour seul combat

Jean-François Julliard est le directeur général de Greenpeace, l’association pro-environnement qu’on ne présente plus. Aujourd’hui, Greenpeace France, c’est 110 salariés, 1500 bénévoles actifs, 220 000 adhérents et 25 millions d’euros de budget dus exclusivement à des dons de particuliers. Nous l’avons rencontré dans les locaux de l’association, dans le 10e arrondissement à Paris. Jean-François nous raconte à cœur ouvert sa vie de militant, de Reporters Sans Frontières à Greenpeace, les combats qu’il mène avec son équipe et les bénévoles, et son espoir de voir un jour un monde plus vert. Greenpeace est une association mythique, non-violente, indépendante, adorée ou haïe… nous étions ravies de pouvoir entendre son porte-parole à notre micro.

De quoi ça parle ?

On parle engagement associatif. Pour Jean-François, c’est l’histoire d’une vie. Après des études de journalisme, à 25 ans, il obtient le statut d’objecteur de conscience et débute sa carrière chez Reporters Sans Frontières. Trois ans plus tard, il est interpellé à Tunis, expulsé de Tunisie pour avoir distribué des exemplaires d’un mensuel interdit dans la rue. Et puis les actions militantes se multiplient : quelques mois plus tard, il est aspergé de gaz lacrymogène devant le siège du Parti Socialiste où il manifestait contre la visite du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, accusé d’être responsable de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. En 2008, lors du passage de la flamme olympique à Paris, il grimpe de nuit sur Notre-Dame, pour brandir le drapeau des Jeux Olympiques avec des menottes et dénoncer le régime du Pékin. À Athènes, il perturbe le discours du président du comité d’organisation olympique chinois. Dans cet épisode À Vous Demain, on a demandé à Jean-François de nous faire entrer dans les coulisses du militantisme, et de nous raconter la genèse d’une action, sa préparation le jour J, ce qu’il ressent.

« On est convaincus que la non-violence est bien plus efficace que la violence. C’est un principe fondamental de Greenpeace qui ne changera jamais. »

On parle militantisme. Greenpeace a trois principes immuables : non-violence, indépendance financière, indépendance politique. Leur mode d’action, ce sont des actions toujours non-violentes, mais spectaculaires et médiatiques pour remporter l’adhésion de l’opinion publique autour de causes environnementales. Jean-François nous explique pourquoi c’est ce qui fait la force de l’association. On revient aux sources de l’association : sa création dans les années 1970 aux États-Unis, l’affaire du Rainbow Warrior, les victoires récentes… Pour lui qui est à la tête de l’association, il est nécessaire de regarder les nouvelles formes de militantisme qui émergent. On parle d’Extinction Rébellion, de l’Affaire du Siècle dont il est à l’origine, et du pouvoir des Youtubeurs.

« Greenpeace n’est pas né pour être aimé de tous et de toutes. On est une organisation clivante : il y a des gens qui nous détestent, d’autres qui nous adorent. »

On parle « monde d’après ». Maintenant que le déni climatique recule en France, Jean-François dresse un portrait réaliste, mais garde une dose d’optimisme. Il explique qu’il croit en la nature humaine pour se réveiller. On parle du rôle qu’ont nos politiques pour obliger les entreprises à respecter les Accords de Paris. Pour lui, la responsabilité de l’État dans l’après-Covid pour construire un modèle différent est immense. Il a d’ailleurs signé le plan « Plus jamais ça », avec vingt autres ONG : ce sont 34 mesures pour construire le monde d’après. Il dénonce le chèque en blanc de 20 milliards d’euros accordé post-Covid aux entreprises sans aucune contrepartie sociale ou environnementale.  

« Je crois en la nature humaine, sans être naïf non plus. Plus l’engagement général est fort, plus nos victoires auront de l’ampleur. »

Les personnes qui l’inspirent ? les jeunes qui se sont engagés ces derniers mots dans les marches pour le climat en France.

On a aussi parlé de :

– On ne joue plus, Manuel d’action climatique et de désobéissance civile, le dernier livre de Jean-François, ici

– L’Affaire du Siècle : https://laffairedusiecle.net/

– Extinction Rébellion, le mouvement international de désobéissance civile qui lutte contre l’effondrement climatique : https://extinctionrebellion.fr/

– Vincent Verzat et sa chaîne Youtube, « Partager c’est Sympa » à retrouver sur ce lien.

Comment contacter Jean-François ? sur son Linkedin ici ou sur la page contact de Greenpeace France là.

Pour nous soutenir ? Si vous aimez ce podcast, vous pouvez…

– vous abonner à notre chaîne sur l’application de podcasts que vous préférez (on est sur Spotify, Deezer, Podcast Addict, Castbox, Google Podcasts)

– nous mettre 5 étoiles et un commentaire sur l’application Podcasts d’Apple

– en parler autour de vous ! (vive le bouche-à-oreille)

Et si vous avez en tête des personnalités qui s’engagent pour transformer positivement les choses, écrivez-nous et parlons-en ! 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *