Révélée il y a plusieurs années par ses chansons pop enjouées, comme le célèbre titre French Cancan, Inna Modja est une chanteuse, musicienne et compositrice malienne de 36 ans, ambassadrice de l’ONU, engagée dans la lutte contre l’excision et le réchauffement climatique. Oui, Inna Modja, est tout ça à la fois, artiste et activiste, solaire et solidaire, déterminée à nous embarquer avec elle dans ses combats.
Quand on lui demande de se présenter, Inna commence par « musicienne ». Elle est autodidacte et débute en poussant la porte de Salif Keïta, à Bamako. Il accepte de l’accompagner dans ses débuts. Arrivée en France après le bac, Inna met de côté la musique le temps de ses études. Mais la passion la rattrape vite : elle commence à composer pour d’autres, puis se met à chanter. Alors qu’on lui reproche de ne pas interpréter des titres « taillés » pour la radio, elle compose en une nuit « French cancan », titre qui caracolera en tête des hits parades français, européens, canadiens pendant des mois.
En 2013, elle sort un troisième album, « Motel Bamako », écrit dans sa langue maternelle, le bambara, où elle aborde des sujets plus intimes. Inna est une des voix qui s’élèvent, en France, pour lutter contre l’excision. Elle-même en a été victime à l’âge de quatre ans, à l’insu de ses parents. Arrivée en France, c’est suite à une consultation gynécologique qu’elle décide de se faire accompagner dans une opération de reconstruction par le docteur Pierre Foldes, l’un des chirurgiens pionniers en France. Depuis, elle a eu le courage d’en parler ouvertement dans les médias. Elle est aujourd’hui la marraine rayonnante de La Maison des Femmes de Saint-Denis, fondée par Ghada Hatem, que nous avions précédemment interviewée dans À Vous Demain.