Tristan Lecomte est un sérial social-entrepreneur. Dans cet épisode d’À VOUS DEMAIN, vous allez découvrir les projets un peu fous de ce visionnaire : de la marque pionnière du commerce équitable (Alter Eco) qu’il crée en 1998, à PUR Projet, l’entreprise qu’il dirige aujourd’hui. Son but ? aider les grands groupes à compenser leur impact carbone au sein-même de leurs filières par des projets de reforestation. À ce jour, il comptabilise 16 millions d’arbres, 80 projets dans le monde et 150 entreprises partenaires. On l’interviewe à distance puisque Tristan vit depuis dix ans en Thaïlande, dans un éco-lieu, au milieu d’une forêt. Pas étonnant pour cet amoureux de la nature qui a fait de l’agroforesterie son dada…
De quoi ça parle ?
On va parler entrepreneuriat social. En 1998, Tristan est un pionnier du commerce équitable en France avec Alter Eco (café, chocolat, thé, etc). Il revient sur cette période passionnante de sa vie et dévoile en toute sincérité les difficultés auxquelles il a dû faire face : la réorientation vers le circuit de la grande distribution, l’équation difficile de la rentabilité… C’est à cette époque que les deux cofondateurs de Veja, Sébastien Kopp et François-Ghislain Morillion, croisent sa route : Tristan les inspire, et leur donne l’envie de créer Veja. Ils en parlent d’ailleurs ici. Comprenant, à la fin des années 2000, que le défi climatique devient plus pressant, et que l’enjeu de la compensation carbone est partout, il crée PUR Projet en 2008.
On va parler compensation carbone par la reforestation. L’objectif de PUR Projet ? inciter les grands groupes à compenser leur impact environnemental au sein-même des écosystèmes dont ils dépendent, au sein-même de leurs filières, par des projets de reforestation, tout en travaillant main dans la main avec les communautés locales. Ils appellent cela « l’insetting » par opposition à « l’offsetting » (« inset » en anglais veut dire « intégrer », « offsett » compenser). Pour Tristan, ça bénéficie à tout le monde :
– aux communautés locales, qui sécurisent et accroissent eurs revenus. Un arbre coûte 4$ à planter et rapporte ensuite en moyenne 10$ par an de revenus divers (économie de fertilisants, augmentation des rendements, écorces et fruits à revendre, moins besoin d’eau pour les cultures car les racines des arbres les retiennent, etc.)
– aux entreprises, qui peuvent sécuriser leur approvisionnement, assurer une qualité optimale (notamment pour le café, le cacao et les actifs cosmétiques), et communiquer (storytelling)
– à la planète évidemment, par la protection de la diversité et la compensation carbone